"INVINCIBLES !"
Extrait de la Newsletter Handline n°327 du lundi 31 janvier 2011
Même s'il résume assez bien la prouesse, le terme pourrait ne pas suffire. Invincibles. Oui. Mais il faudrait sans doute commencer à inventer autre chose. Un mot plus fort, plus puissant. Un mot venu d'ailleurs. D'une planète où rien n'est impossible. Parce que les mecs de l'équipe de France ne peuvent venir que d'ailleurs. D'un monde béni. « Depuis les JO, on n'arrête pas, souffle Michaël Guigou, saisi par l'instant. C'est inimaginable ». Incongru. Extraordinaire. Les adjectifs se suivent. Mais aucun n'est assez retentissant pour qualifier le nouveau tour de force réalisé par Jérôme Fernandez et ses potes. Hier face à une équipe danoise exquise, les Français ont donc conservé leur couronne. La quatrième de suite après celle des JO de Pékin, celle du Mondial croate, celle de l'Euro autrichien. La quatrième aussi, dans un championnat du Monde et qui résonne évidemment comme un vibrant écho au sacre de 2001 apprivoisé alors sous les cieux magiques de Bercy il y a tout juste dix ans.
Hier, pourtant, les Bleus ont bien failli voir leur règne s'achever. Tant la troupe de Lars Christiansen ne leur a rien épargné. Pour la première fois depuis belle lurette, l'ensemble tricolore a dû s'époumoner jusque dans le temps additionnel. « Cela a été dur, lâche un Claude Onesta épuisé. Il y avait un tel silence dans le vestiaire avant la prolongation... Parce qu'on avait déjà le sentiment d'avoir laissé filer quelque chose de grand à la fin du temps réglementaire et parce qu'on savait qu'on allait retourner dans l'arène avec un joueur en moins ». Poussés dans leurs derniers retranchements, torturés par un Mikkel Hansen tonitruant, contrariés par le cerbère danois Niklas Landin, les Français ont bien cru que le rêve allait se briser. « Oui, on a eu peur, je ne vais pas le cacher, poursuit l'entraîneur national. Mais aujourd'hui, les gars ont fait un très grand match. Aussi parce que notre adversaire nous a amenés à un niveau de performance absolument hallucinant. »
"On en rêvait chaque soir" C'est indéniable. La qualité des échanges, leur intensité, le final en apothéose donnent évidemment plus de relief à la performance. La subliment. « Oui, ça rend l'instant encore plus beau, concède Didier Dinart, champion du Monde pour la troisième fois de son incommensurable carrière. La France qui conserve son titre, enchaine sur un quatrième titre après un match comme celui-là... » La France, c'est aussi celle des minots. Des Accambray, Honrubia, Bingo... Des premières fois. « Je ne réalise pas..., confie d'ailleurs l'ailier de Montpellier. Tout ça, on en rêvait chaque soir avant d'aller nous coucher. Et maintenant, c'est là ».
Le rêve, oui, est encore une fois devenu réalité. Et s'il est désormais temps pour les Français de savourer, ce titre pourrait bien être le début d'une nouvelle épopée. En devenant champion du Monde, les Bleus se sont par la même occasion qualifiés pour le Mondial 2013, mais surtout pour les JO de Londres 2012. Où ils iront, comme c'est devenu une délicieuse habitude, défendre leur titre dans un peu plus d'un an. Reste à savoir si, d'ici là, quelqu'un aura trouver la recette pour mettre un terme à leur insolente domination sur la planète handball.